Période Rococo et Néo-classique (18e-19e siècle)
La chute de la domination politique de l’Espagne sur l’Europe au 17e siècle s’accompagne de la fin de son hégémonie culturelle. Les Bourbons français détenteurs du pouvoir politique imposèrent désormais leurs normes culturelles. Les académies royales de langue et d’histoire ainsi que la Bibliothèque nationale de Madrid furent modelées sur celles de Paris, les dramaturges – dont le plus notable fut Leandro Fernádez de Moratín -, les écrivains et les poètes s’inspiraient désormais des voisins français. Ventura Rodríguez crée la façade de la Cathédrale de Pampelune et le boulevard Paseo del Prado de Madrid, qui donne sur le Musée du Prado, l’un des meilleurs représentants de l’architecture néo-classique. Peu de peintres s’illustrèrent alors pendant cette période, et le seul qui soit parvenu au niveau des grands hommes de l’âge d’or est Francisco de Goya avec ses portraits de la famille royale et des courtisans ainsi que ses dessins macabres illustrant les horreurs de la guerre (El Dos de Mayo et El Tres de Mayo), mettant en valeur les sentiments plutôt que le réalisme. L’attraction de Goya pour le morbide et le macabre de l’âme humaine suscita une réaction inverse vers des sujets plus légers et la représentation de la nature chez Joaquín Sorolla, Santiago Rusiñol, Aureliano de Beruete et Ramon Casas.
Malgré leur résistance face aux troupes napoléoniennes au début du 19e siècle, les espagnols demeurent sous la domination artistique des français. On y retrouve donc les mêmes courants littéraires français, comme le romantisme avec les poètes José Espronceda et Gustavo Adolfo Bécquer ; le réalisme avec les romanciers Benito Pérez Galdós, Emilia Pardo Bazán et Vicente Blasco Ibáñez, tandis que l’Espagne devint la scène des grandes oeuvres françaises comme Hernani ou Carmen.
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Mots-clefs : baroque, Cervantès, contemporain, modernisme, néo-classique, rococo