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Guide de l’Espagne artistique, partie 2: du roman à la Renaissance

La Renaissance (16e siècle)

Les grandes découvertes et la masse croissante des nouveaux riches favorisa à la fin du 15e siècle l’arrivée en Espagne de la Renaissance, qui se basait sur les idéaux classiques des grecs et des romains. L’ornementation extérieure devint un élément majeur de l’expression artistique. La Renaissance italienne alliée à l’influence mudéjare et au gothique tardif donna naissance au style plateresque qu’on retrouve uniquement en Espagne et dans les pays de l’empire espagnol. Le style tire son nom de l’ornementation riche des filigranes d’argent (plateresque est directement dérivé du mot espagnol pour l’orfèvrerie) et était formé de façades de pierres sculptés magnifiquement entrelacées reflétant des scènes religieuses ou métaphysiques. Les premières expressions du style plateresque peuvent être vues à l’Hospice de Santa Cruz de Tolède, mais on peut l’admirer dans sa forme la plus achevée à Salamanque au Palacio de Monterrey, sur la place Patio de las Escuelas, sur la façade de l’Université et la façade de la Casa de las Conchas, ou encore à Séville le long des façades de l’Ayutamiento (l’hôtel de ville).

Le plateresque suscita une réaction inverse qui se matérialisait par un respect strict de la Renaissance italienne la plus pure, dont le Palais de Charles V à l’Alhambra de Grenade est un bel exemple. Le majestueux Monasterio San Lorenzo del Escorial, construit au 16e siècle sous Philippe II, fut également une réaction austère à la brillance de la Renaissance.

Les artistes les plus importants de cette époque sont Pedro Barruguete, peintre de cour des Rois Catholiques, Alonso Berruguete, fils du précédent, peintre et l’un des plus grands sculpteurs espagnols, le peintre né à Crète Doménikos Theotokopoulos dit El Greco, célèbre pour ses couleurs sombres et ses formes audacieuses, ses compositions surpeuplées et sa touche mystique. On peut retrouver les œuvres du Greco dans le couvent de Santo Domingo el Antiguo et dans la Cathédrale de Tolède, à la Casa-Museo de El Greco dans cette même ville et au Musée du Prado à Madrid. De cette période, on retrouve aussi le poète Juan Boscán et Garcilaso de la Vega.

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