Région riche et prospère, bien plus développée que le reste du pays, la Catalogne est fière d’afficher et d’affirmer sa différence par rapport à l’Espagne. Ici, on parle le catalan, qui n’est pas un simple patois régional dérivé de l’espagnol mais une vraie langue issue du latin comme le français, l’italien ou l’espagnol. Le drapeau catalan est présent dans toutes les manifestations officielles, et partout on affirme sa fierté d’être catalan.
Après avoir appartenu à l’empire romain, la Catalogne fut d’abord sous domination wisigothe pendant près de quatre siècles avant de tomber sous le contrôle des maures. La région ne demeura pas longtemps sous les maures puisque après la défaite de ces derniers faces aux francs, Charlemagne créa en 795 la Marca Hispanica, une zone tampon entre les royaumes occupés par les maures et la Septimanie. Au Moyen-Âge, ces petits royaumes se regroupèrent sous la direction des comtes de Barcelone, qui étaient alors les vassaux de l’Empereur, puis du roi de France. En 987, le comte de Barcelone refusa de reconnaître le nouveau roi français Hughes Capet et deux ans plus tard, la Catalogne déclarait son indépendance (même si le lien féodal ne fut supprimé en droit qu’en 1258 avec le traité de Corbeil entre Jacques 1er d’Aragon et Louis IX). Entre-temps, le mariage de Ramon Berenguer IV, comte de Barcelone, avec la reine Petronila d’Aragon lia les deux royaumes au sein de la Couronne d’Aragon, qui se développa plus tard en intégrant le royaume de Valence, les îles Baléares et même la Sardaigne et la Sicile. Au 15e siècle, faute d’héritiers, la couronne d’Aragon échut à Ferdinand 1er, fils de Juan 1er de Castille. Son petit-fils, Ferdinand II d’Aragon, épousa Isabelle de Castille en 1469. Avec les Rois Catholiques naquit l’Espagne telle qu’on la connaît aujourd’hui.